Intermot 2012
C’est la première fois que je mettais les pieds dans un salon moto : Intermot ne m’a pas déçu, même si – comme tant d’autres salons – la visite approfondie des stands s’est délitée au fur et à mesure que s’écoulaient les heures et que la soif de découverte s’amenuisait.
Je ne me suis intéressé tout particulièrement qu’à deux catégories : sportives et roadster.
Enfin, je laisse aux fan de Harley le soin d’apprécier (ou pas) deux magnifiques custom aperçu sur le stand d’un préparateur haut de gamme – premium
J’en ai pris plein les mirettes, et force est de constater que les constructeurs jouent le jeu à fond : quasiment toutes les motos étaient libre d’accès : ça enjambait à tout va, de 7 à (1)77 ans (parfois, à la limite de l’indécence, lol), ça rayait les peintures et les vernis, ça cognait des talons et des embouts acier contre les plastiques, ça passait les vitesses (crac, crac) le nez dans le guidon comme à un grand prix, ça collait ses doigts gluants partout, et ça se faisait prendre – mesdames – en photo pour rappeler à monsieur leur ascendance d’avec les Walkyries, Nord oblige. Faut vraiment être super stoïque et pas maniaque pour exposer des mobs.
Kawasaki à mis le paquet, ambiance surchauffée sur le stand, avec un beau rappel de l’histoire de la marque (expo de la série des « Z ») : la 800 a de la gueule, la 300 j’aime moins. C’est sûr, Kawa tient la forme, son stand était en « surchauffe », ils ont mis le paquet pour 2013, et ça sent le blockbuster. On sent aussi qu’ils essayent de ne pas s’enfermer dans le vert kawa, avec pas mal de teintes – au contraire de Yamaha (voir plus loin).
Sur le stand Suzuki, un concept de GSR 1000 cc dormait sagement, un peu à l’écart : superbe robe blanc perlé tacheté de noir : grosse artillerie de formes mangas, à l’exemple des kawas. No comment : ça en jette, mais c’est pas ça qui fait la tenue de route et les performance. Au cœur du stand, Suzuki a mis ses GSXR en avant : faute de nouveauté vraiment percutantes ?
Un constat général côté marque, la nouveauté se repère d’abord par la couleur, mais ceux qui tiennent pour moi le pompon, c’est Yamaha. Après « noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir » : « Gris c’est Gris », il n’y a rien d’autre à voir… Le gris, couleur de la déprime universelle : à mon avis, on nous prépare une guerre, on nous livre la nouveauté 2013, avec coloris mode «guerre urbaine ».
Pourtant, une de mes moto préférée est le concept « Moto Cage-six » que présentait Yamaha sur son stand : présentée comme étant le « concept bike urbain radical « il vise les petits kéké amateurs de Stunt, qui veulent brûler leur permis sur les trottoirs parisiens (entre 2 motocrottes). J’aime son côté délibérément « graphik » (à l’exemple de KTM qui ne lésine pas sur la sérigraphie). Il y a des petits détails comme l’accessoirisation du garde boue, ou l’utilisation de différentes surfaces qui à mon avis font office de test pour l’avenir…
Du gris, il y en avait aussi du côté de Ducati, l’un des rares stands où j’ai aperçu des hôtesses : les perles italiennes nous jouent franchement la carte de la séduction, le stand était « lumineux, aérien, rouge aussi ». Dans leurs nouvelles (?) livrées (gris bi-ton, gris perlé rehaussé d’une bande or sur la Monster, treillis tubulaire rouge) les belles suivent la tendance, mais toujours avec brio et bon goût.
Quand tu passes du stand Kawasaki au stand Honda, tu change vraiment de monde : ambiance « boite de nuit des kékés » coté Kawa, et ambiance playmobil au pays des bisounours chez Honda : c’est clair, aérien, institutionnel : ma petite hornet me pardonnera, mais on sent que Honda chasse (hormis le superbike) le couple solvable, mais c’est une impression perso, koi.
Du côté des Harleys, tu avias le choix entre : boire un café Harley, asseoir tes fesses sur une chaise harley, te moucher Harley, bandana Harley… tu ressorts du stand total relooké… faut pas être Harley-gique, sinon, t’y passe.
Juste à côté, deux magnifiques custom Harley aperçus sur le stand d’un préparateur haut de gamme.
Le stand des stands reste pour moi la révélation KTM : tu sens que ça frétille, tu sens que tu vas faire partie de la famille, ça bouillonne et ça fusionne. C’est toute la différence entre un esprit graphique « à l’autrichienne » et un esprit « manga » sauce Japon.
La densité au m2 de ce stand (on était en milieu d’aprèm) était telle que j’ai abandonné l’idée d’essayer les modèles (à moins d’enjamber mémère, pépé et le pt’tit + la moto ; ça commençait à faire une pile).
Moi perso, en sortant d’un salon comme celui-là, je suis plus perdu qu’autre chose : je « vise » l’acquisition d’une sportive 600 cc / 750 cc : j’ai pu vérifier que sur les japonaises, à défaut d’apporter le « meilleur du meilleur », je me sens plus prêt à un usage quotidien que sur des modèles sportifs européens, a-priori plus orientés circuits (position du guidon/du pilote principalement) : finalement, sur toutes les sportives chevauchées, mon coup de cœur va à la série spéciale Honda CBR 600 LCR édition – 9999 euros (est-elle réservée au marché allemand) qui n’est de loin pas une nouveauté.
Par contre, s’il s’agit de pressentir sans même l’allumer « la méchante bête » alors là je penserai « roadster européen » : Ducati monster, BMW F800r, Speed et Street triple, KTM 990 Superduke : ces motos prennent aux tripes dès que l’on y pose ses fesses : elles foncent même à l’arrêt.
Bref, il était temps pour moi de prendre le chemin du retour : nostalgie des autoroutes à 3 voies allemande, ou, coincé entre une béhème et une Mercédès, tu passes à des vitesses totalement inavouables devant la polizei en te demandant si tu ne rêves pas : non, c’est bien vrai, personne ne t’arrête… alors go !
Merci Eric pour ce compte rendu