Du coté des accidentologues, on salue cette nouvelle mesure annoncée par le gouvernement. Limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes nationales et départementales permettrait d’avoir de meilleurs résultats en matière de sécurité routière. Une telle limitation réduirait la gravité des accidents. Cela permettrait de sauver près de 400 vies par an explique-t-on… Du côté des automobilistes toutefois, il s’agit là d’arguments ne convainquent pas !
Routes secondaires : La vitesse sera limitée à 80km à partir du 1er juillet !
Pour rappel, cette nouvelle limitation de vitesse a été annoncée par le gouvernement il y a de ça quelques semaines. Désormais, pour les routes nationales et départementales, le maximum autorisé sera de 80 km/h. Une décision qui survient notamment après une expérimentation lancée en 2015 par le CNSR (Conseil National de la Sécurité Routière). Pour la justifier, l’on explique alors qu’une telle mesure est déjà en application dans d’autres pays. Effectivement, c’est le cas au Danemark, en Suisse, ou encore Norvège. A noter en outre qu’en France, limiter la vitesse à 80km/h s’applique déjà. C’est le cas en effet par mauvais temps, ou encore en ce qui concerne les conducteurs avec permis probatoire.
Toutefois, cette décision a surtout été justifiée par le fait qu’elle permettrait d’améliorer nos résultats en termes de sécurité routière. Selon les accidentologues, rouler à 80 km/h réduirait effet la distance de freinage de 13 mètres. Cela entrainerait une diminution significative de la gravité des accidents… Environ 400 vies par an pourraient alors être sauvées. Convaincu du bienfondé de cette réforme, le gouvernement a donc décidé de passer à l’acte. Cela a été confirmé : à partir du 1er juillet prochain, la nouvelle mesure entrera en vigueur !
Des réactions partagées
Bien évidemment, cette décision a suscité des réactions différentes. Si certains y ont été favorables, d’autres, à l’instar de l’association 40 Millions d’automobilistes s’y sont fortement opposés. Cette dernière a notamment réfuté les arguments des défenseurs de la mesure en publiant un rapport portant sur l’expérimentation lancée en 2015. Ainsi, dans son bilan mis en ligne le mardi 13 février, l’association a expliqué que la baisse de la vitesse sur les axes concernés n’a aucunement permis de réduire de la mortalité routière. Effectivement, le rapport a mis en avant que sur les tronçons concernés, 18 accidents se sont produits entre juillet 2015 et décembre 2016. 20 blessés légers, 20 hospitalisés et 3 morts ont alors été recensés contre 7 blessés légers, 29 blessés hospitalisés et 3 morts pour 22 accidents sur la même période entre janvier 2014 et juin 2015.
S’appuyant notamment sur ces chiffres, l’association a donc demandé au gouvernement de revenir sur sa décision. 28 présidents de département se sont également mobilisés. Malgré la grogne des opposants à la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, le gouvernement n’a toutefois pas plié. Les tronçons concernés devraient ainsi être connus dans les semaines à venir.
Ces changements politiques ont une symbolique forte, celle du changement des habitudes. A 80 les dommages subis sont nettement moins violents et les chances de survie sont meilleures qu’a 90. Il faudra voir si ce changement de règlementation par une phase de contrôle effective sur les routes : plus de radars ou plus de gendarmes ? Pas sûr que dans les faits, une fois l’effet d’annonce passé, les changements de comportements soient effectifs. Quand on prend son véhicule tous les jours pour aller à son travail ou quand la voiture est un outil de travail, le temps est forcément un facteur de stress. Les automobilistes concernés verront-ils l’intérêt (le leur et celui des riverains de ces routes) à changer de comportement ?