C’est l’heure d’aller au travail, de déposer les enfants à l’école ou encore l’heure de rentrer chez soi après une dure journée de labeur… malheureusement c’est aussi l’heure des embouteillages et des bouchons interminables.
Sur les autoroutes françaises, il arrive souvent, même trop souvent que l’on reste coincé dans ces files interminables de voitures. Pendant des heures et des heures, on reste impuissants face à ces bouchons qui sont les pires cauchemars des automobilistes. Nous sommes surement nombreux à déjà avoir pensé à rouler sur la BAU (bande d’arrêt d’urgence) pour échapper à ce calvaire. La tentation est forte mais les risques le sont encore plus. Jusque-là, cette idée restait donc au stade de rêve, un rêve que de nombreux automobiliste ont peut-être déjà fait en s’endormant dans les bouchons… mais comme on le dit, certains rêves peuvent se réaliser.
Au ministère, on y songe.
Le rêve pourrait donc devenir réalité d’ici peu. C’est ce que nous espérons en tout cas, après la déclaration du ministre des transports Frédéric Cuvilier, récemment, lors de son interview sur RTL. Décongestionner la circulation à l’entrée des grandes villes, surtout aux heures de pointes, tel est le problème auquel le ministère tente d’apporter des solutions. Cela fait un bout de temps que les responsables se penchent sur la question. Et parmi les nombreuses propositions, l’une d’entre elle semble sortir du lot et semblerait pouvoir être la solution idéale au problème des bouchons. Les autorités pensent donc à « autoriser certains véhicules à emprunter la bande d’arrêt d’urgence durant les heures de pointe et au moment où les bouchons commencent à se former. »
Certains chanceux pourront donc voir leur désir se réaliser. Eh oui ! Malheureusement tout le monde n’aura pas la chance d’emprunter ces BAU si convoitées. Les heureux gagnants seront donc : les bus ou autre véhicules de transport en commun, les taxis, et les véhicules de covoiturage. Aux États-Unis le principe est déjà et largement exploité. Des voies de circulation réservées aux taxis, aux autobus, et aux véhicules de transports de personnel ont été spécialement aménagées pour une circulation plus fluide. Côté français l’idée d’utiliser les bandes d’arrêt d’urgence s’inspire donc de ces voies appelées « carpool lane » qui rendent la vie plus facile à certains en leur permettant de gagner quelques précieuses minutes lors de leurs trajets. Après tout le temps c’est précieux.
Les avantages.
Tout le monde doit déjà s’imaginer les multiples bienfaits d’une telle mesure. On pense déjà au temps gagné en empruntant les BAU : arriver plus tôt au travail, ou chez soi… mais il faudra se résigner. Le concept des « carpool lane » est encore loin de pouvoir s’adapter aux infrastructures locales françaises. A moins de débloquer d’importants fonds pour des travaux d’aménagement, il faudra encore attendre pour que le projet soit applicable à l’intégralité des réseaux routiers de France. Les avantages sont plus tournés vers l’encouragement aux changements, en incitant à l’adoption des moyens de transports en communs, pour une utilisation moins fréquente des véhicules individuels.
Cependant il y a de l’espoir. Eh oui ! Dans plusieurs villes, les autorités testent déjà la faisabilité du projet. Autoriser certains véhicules à rouler sur la BAU est déjà appliqué (sous forme d’expérimentations). Depuis 2007, à Grenoble, le dispositif a été testé sur plus de 5km d’autoroute. Des aménagements sont en cours, en Ile de France par exemple sur l’embranchement entre l’A 86 et l’A 4. Jusque-là, les opérations semblent avoir du succès. L’utilisation des bandes d’arrêt d’urgence font gager à peu-près 6 minutes aux usagers se rendant à Grenoble. Mais en contrepartie, les règles sont très strictes. Des caméras tous les 250 mètres, une limitation de vitesse à 50 km/h, et bien sur des heures et des conditions précises pour avoir l’autorisation de rouler sur les BAU. En plus de ces règles, ce doux rêve à un prix. Et il n’est pas des moindres. De nombreux travaux sont à envisager pour permettre l’effectivité de ces mesures, que ce soit au niveau des infrastructures, ou encore de la signalisation sans oublier que les autorités ne comptent pas pour autant mettre de côté la fonction première des bandes d’arrêt d’urgence avant tout destinée aux véhicules en pannes, et aux secours devant se rendre sur les lieux d’un accident.