Le football a eu Pelé, le tennis a Roger Federer, le cyclisme a eu Eddy Merckx…
le sport automobile en général, et la Formule 1 en particulier, a eu Michael Schumacher !Le pilote allemand, on le vénère ou on le déteste, on le supporte ou il nous insupporte mais quoi qu’il en soit, on se doit de reconnaitre qu’il est, à ce jour, le plus grand pilote de l’histoire de la F1.
« Schumi » comme ses fervents supporters l’ont surnommé est né le 3 janvier 1969 à Hürth-Hermülheim (en Allemagne, près de Cologne).
Une bonne partie de la légende de Michael Schumacher née en 1994 lorsque, au sommet de la hiérarchie depuis 2 saisons avec l’écurie Benetton, il décide de rejoindre la Scuderia Ferrari. Si l’écurie italienne est de loin la plus prestigieuse du plateau, cela fait 2 décennies pleine qu’elle n’a plus brillé sur les circuits. Au côté de celui qui va progressivement devenir son inséparable acolyte (Jean Todt), le « Baron Rouge » (en référence au pilote allemand de la première guerre mondiale Manfred van Richthofen) fait remonter Ferrari vers les sommets jusqu’à en faire la référence des constructeurs 6 années consécutives (1999 à 2004).
La carrière de Michael Schumacher s’est achevée le 22 octobre 2006 au terme d’un grand prix du Brésil exceptionnel qu’il aura éclaboussé de toute sa classe (dernier à l’issu du 8ème tour suite à une crevaison, il effectue une remontée fantastique pour terminer à la 4ème place).
L’homme de tous les records.
Bien sûr, Michael Schumacher, c’est l’homme aux 7 titres de Champions du Monde (1993 et 1994 avec Benetton puis 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004 avec Ferrari).
Mais c’est aussi l’homme de la quasi-totalité des records établit en Formule 1 à ce jour :
- 91 victoires en grand prix
- 43 deuxièmes places
- 154 podiums
- 7 victoires consécutives (de Europe 2004 à Hongrie 2004)
- 19 podiums consécutifs
- 72% de victoire au cours de la saison 2004 (13 victoires en 18 Grand Prix) et 56% de meilleurs tour en course (10 sur 18)
- 68 pole positions
- 40 victoires après s’être élancé en pole position
- 115 départs en première ligne
- 76 meilleurs tours en course
- 22 hat tricks (pole position, meilleur tour en course et victoire)
- 1369 points marqués
- 190 grand prix terminés dans les points
- 24 grand prix consécutifs terminés dans les points (de Hongrie 2001 à Malaisie 2003)
- 5096 tours en tête d’un grand prix pour 24070 kilomètres
Les premiers pas en carrière
La carrière de Michael Schumacher débute au moment où Bertrand Gachot, pilote français de l’écurie Jordan, est interpelé par la police britannique après avoir agressé un chauffeur de taxi londonien. Privé de son pilote, la nouvelle écurie irlandaise fait appel à un tout jeune pilote allemand qu’elle lance dans le bain de la F1 à l’occasion du grand prix de Belgique à Spa-Francorchamps. Aussitôt repéré par Flavio Briatore, le patron de l’écurie Benetton, « Schumi est recruté par l’écurie anglaise pour le reste de la saison. A l’occasion de son premier grand prix avec l’équipe qui lui offrira par la suite ses premiers titres, il s’accorde de luxe de devancer son équipier, triple Champion du Monde, Nelson Piquet.
En 1992, pour sa première saison complète au volant d’une F1, il remporte sa 1èrevictoire (en Belgique) et se hisse à la 3ème place du Championnat du Monde des pilotes, juste derrière les pilotes Williams-Renault (Nigel Mansell et Ricardo Patrese), qui sont à l’époque intouchables mais devant un certain Ayrton Senna !
En 1993, il remporte son 2ème succès (Portugal) et termine cette fois-ci à la 4ème place du classement des pilotes.
1994 et 1995, l’heure des premiers sacres
Au départ de la saison 1994, un seul homme parait en mesure d’inquiéter Ayrton Senna, nouveau pilote Williams-Renault, il s’agît de Michael Schumacher qui semble disposer, avec sa Benetton-Ford, d’une machine très compétitive. Malheureusement, on le sait, ce duel ne durera que le temps de 2 courses qui verront toutes deux la victoire de l’Allemand et les abandons du champion brésilien (Brésil et Pacifique).
Après le tragique accident de Ayrton Senna sur le circuit de Imola (San-Marin), plus rien ne semble pouvoir empêcher Michael Schumacher de devenir Champion du Monde… C’était sans compter sur la sévérité excessive de la FIA à l’égard du pilote Benetton. Déclassé du grand prix d’Angleterre pour avoir effectué un dépassement au cours du tour de formation, il est suspendu 2 courses avant d’être de nouveau déchu de sa victoire au grand prix de Belgique en raison de l’usure, jugée trop importante, de la planche de bois située sous la voiture.
« Profitant » des déboires de son adversaire, le courageux pilote anglais, Damon Hill, promu pilote numéro 1 chez Williams suite au décès de Ayrton Senna, revient à 1 point de la tête du Championnat du Monde au moment de s’élancer pour le dernier grand prix de la saison (Australie). Au cours d’un duel acharné, Schumacher et Hill finissent par s’accrocher, ce qui les contraints tous deux à l’abandon et offre son premier titre à « Schumi ».
En 1995, l’écurie Benetton se dote du sublime V10 Renault, se qui octroie à Michael Schumacher la meilleure voiture du plateau, ce qui lui permet de remporter, finalement assez aisément, son deuxième titre mondial consécutif avec 9 neuf victoires au cours de la saison.
1996 à 1999, la trajectoire ascendante de Ferrari
Fin 1995, Michael Schumacher est courtisé par les 4 plus grandes écuries du circuit. Décidé à quitter Benetton et ne répondant pas aux avances de Williams et de McLaren, il s’engage pour la Scuderia Ferrari qu’il ne quittera plus jusqu’au terme de sa carrière.
A cette époque, Ferrari n’est plus une écurie capable de lutter pour le titre mondial. Sa gloire est déjà grandement couverte de poussière et « Schumi » se trouve face à un immense défi.
Dès sa première saison au sein de l’écurie italienne, il obtient ses trois premières victoires (Ferrari n’avait plus remporté 3 grand prix dans la même saison depuis 1990) : sur le circuit de Catalogne, sous une pluie battante où il rappelle, si besoin est, qu’il est le grand maitre du pilotage dans les conditions extrêmes ; en Belgique qui est définitivement un grand prix qu’il affectionne tout particulière ; et surtout, à Monza où devant des tiffosi en délire, il s’impose pour son premier grand prix d’Italie sous les couleurs de Ferrari.
Il termine la saison 1996 à la troisième place du classement pilote.
En 1997, il reste en lutte pour le titre de Champion du Monde jusqu’à la dernière course qu’il aborde même avec 1 point d’avance sur le Canadien Jacques Villeneuve. Fort de ses 5 victoires (Monaco, Canada, France, Belgique et Japon), il entrevoit la possibilité d’un 3ème titre mondial. A cette occasion, le grand prix d’Europe à Jerez offre un spectacle de toute beauté et un suspens intense. Sur la grille de départ, 3 pilotes ont signé le même temps au millième de seconde près (Villeneuve, Schumacher et Frentzen). Un temps en tête de la course, Michael Schumacher se laisse surprendre par une attaque de son rival canadien et tente, dans une manœuvre désespérée, de se rabattre sur lui. Conséquence de ce geste malheureux, « Schumi » est contraint à l’abandon laissant ainsi Villeneuve filer vers le titre.
Avec le retrait du motoriste Renault, l’année 1998 semble vraiment pouvoir sourire au pilote de la Scuderia Ferrari qui parait débarrassé de ses principaux rivaux de la saison précédente. C’était sans compter sur les progrès de l’écurie McLaren motorisée par Mercedes et sur un Mika Hakkinen particulièrement à son aise. Le duel entre l’Allemand et le Finlandais dure là encore jusqu’à la dernière course mais voit finalement le sacre du pilote McLaren.
La saison suivante, le duel entre les 2 hommes reprend de plus belle mais se trouve interrompue lorsqu’en raison d’une défaillance mécanique, Michael Schumacher se brise la jambe au cours d’une sortie de piste à l’occasion du grand prix de Grande-Bretagne. De retour pour les dernières courses de la saison, le pilote allemand tente d’aider son équipier, Eddie Irvine, à conquérir le titre. Mais là encore, le dernier mot revient à Mika Hakkinen qui s’adjuge son second titre mondial consécutif. Toutefois, grâce aux derniers points marqués par Schumacher, Ferrari devient, pour la première fois depuis 1983, Champion du Monde des Constructeurs.
De 2000 à 2004 : triple, quadruple, quintuple, sextuple et septuple Champion du Monde
Après 3 échecs consécutifs (car dans la carrière de Michael Schumacher, une place de vice Champion du Monde est un échec !), « Schumi » réalise une saison 2000 parfaite à ses deux extrémités. En effet, il remporte les 4 premiers grand prix de la saison (Australie, Brésil, San-Marin et Europe) et les 4 derniers (Italie, Etats-Unis, Japon et Malaisie) et dépossède Mika Hakkinen de son titre. C’est la première fois depuis 1979 et Jody Scheckter qu’un pilote est sacré Champion du Monde des Pilotes sur Ferrari.
En 2001, il remporte 9 grand prix et est de nouveau titré. Idem en 2002 où il remporte 11 courses et devient Champion du Monde dès le grand prix de France au mois de juillet. Jamais, dans l’histoire de la F1, un pilote n’a été sacré aussi tôt dans la saison.
En 2003, la concurrence apparait plus dangereuse, notamment grâce à l’apport des pneus Michelin là où Ferrari utilise des Bridgestone, et cette fois-ci, sous la menace du pilote finlandais de McLaren Kimi Raikkonen, il doit attendre la dernière course pour être titré. Le tournant du championnat se situe au grand prix des Etats-Unis où, parti de la 7ème place sur la grille de départ et sous une pluie battante, il s’impose. Cette saison 2003 restera douloureuse pour Michael Schumacher qui perd sa mère Elizabeth quelques heures avant le grand prix de San Marin qu’il remportera en sa mémoire.
En 2004, Schumacher et Ferrari reprennent leur domination sans partage. Avec 13 victoires au compteur, il est pour la 7ème fois sacré Champion du Monde.
2005 : une saison ratée
2005 voit l’éclosion définitive d’un autre phénomène de la Formule 1, l’Espagnol Fernando Alonso qui décroche son premier titre mondial. Schumacher ne fini que troisième sans jamais avoir semblé être en mesure de lutter pour le titre. Si Ferrari est autant dominé par Renault cette année là, c’est en grande partie par la piètre qualité des gommes Bridgestone qui chausse les voitures italiennes. Péniblement, Schumacher remporte un grand prix des Etats-Unis désertés par les pilotes équipés de pneus Michelin.
2006 : pas de titre mais une apothéose
Une fois n’est pas coutume, Michael Schumacher aborde la saison 2006 sans avoir la faveur des pronostics. Le rôle de favori revient à Alonso et à Renault, les tenants du titre.
Après un début de saison un peu délicat, il refait son retard sur le Champion du Monde en titre pour même prendre la tête du championnat à l’issue du grand prix de Chine. A ce moment là, il ne reste plus que 2 courses à disputer et un 8ème titre mondial semble accessible. C’était sans compter sur la déveine qui avait décidé de l’accompagner pour sa fin de carrière. Alors qu’il est en tête au grand prix du Japon, son moteur rend l’âme à quelques tours de l’arrivée, ce qui permet à Alonso de remporter le grand prix et surtout de compter 10 points d’avance avant d’aborder le dernier grand prix de la saison au Brésil. Dès lors, il faut un miracle à Schumacher pour pouvoir être sacré (en effet, il doit remporter le grand prix et espérer que Alonso ne finisse pas dans les 8 premiers).
A défaut de miracle, le dernier grand prix de la carrière de Michael Schumacher offre un très grand spectacle. Pas verni par les circonstances, « Schumi » crève après quelques tours de courses, ce qui l’oblige à passer par son stand et à repartir à la dernière place. Dès lors, il se lance dans une chevauchée fantastique. Enchainant les tours sur un rythme de qualification, il remonte jusqu’à la 4ème place et offre, en guise de jubilé, une leçon de pilotage à tous les autres pilotes…
Ne reste que les souvenirs
Il est vrai que la carrière de Michael Schumacher a été émaillée de quelques polémiques et attitudes parfois douteuses. C’est sans doute ce qui en fait parfois un pilote décrié.
Toutefois, qu’on l’aime ou qu’on ne le supporte pas, on se doit de reconnaitre qu’il possède le palmarès le plus élogieux de l’histoire du sport automobile et qu’à ce jour, tous les records lui appartiennent…
Une chose est sûre, maintenant qu’il est parti, les grand prix de F1 ne sont plus tout à fait les mêmes…